Ireps Guadeloupe - Instance régionale d'éducation et de promotion de la santé
Fondée sur une approche globale de la santé, Promotion Santé Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy travaille en étroite relation avec les associations de prévention du territoire de la Guadeloupe et des îles du Nord.

Regards sur la mise en pratique de l’initiative « One Health » en Guadeloupe

La prise de conscience du lien entre la santé humaine et l’environnement de vie est de plus en plus prégnante surtout depuis la crise sanitaire liée à la COVID.

De quoi s'agit-il ?

La prise de conscience du lien entre la santé humaine et l’environnement de vie est de plus en plus prégnante surtout depuis la crise sanitaire liée au COVID.

« One Health » est un mouvement du début des années 2000 qui promeut une approche intégrée, systémique et unifiée de la santé publique, animale et environnementale aux échelles locales, nationales et planétaire.

A l’heure où, d’après les rapports du « Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) », le temps d’action est compté pour préserver au mieux le Vivant sur la planète Terre, ce concept riche propose à l’Humanité de reconnaitre son interaction complète avec toutes formes de VIE qui l’entoure.

Peut-on adhérer à cette vision globale sans remettre en question de notre perception du monde ?

Le siècle passé a vu l’apparition de nombreux mouvements de préservation de l’environnement qui ont mené à une considération de plus en plus importante de l’écologie, thématique désormais présente dans les programmes politiques.

Préservationnisme, conservationnisme, développement durable, transition écologique de nombreuses approches ont émergées au fil des années témoignant des difficultés à se « développer » sans impacter les écosystèmes. Dans nos sociétés occidentales modernes, « l’environnement » semble considéré comme une ressource monnayable, exploitable et donc complètement externe à notre santé.

La pandémie COVID a rendu plus audible l’approche « One Health », même si tout en prônant une approche systémique c’est souvent avant tout la santé humaine qui est mise de l’avant dans les analyses. Pourtant adhérer à cette vision est un challenge qui demande à nos sociétés d’élever leur niveau de conscience pour préserver la biodiversité dont nous faisons partie, les différents écosystèmes et in fine la santé humaine. Cette évolution nécessite, entre autres, d’accroitre nos capacités d’humilité, d’empathie envers le vivant, de créativité et d’intelligence collective pour trouver et développer des alternatives à nos modes de vie ancrés dans la consommation.

La modernisation de nos sociétés a entrainé une déconnexion au vivant. En Guadeloupe, il est observable que les pratiques ancestrales étaient beaucoup plus inclusives du vivant d’une manière générale que notre mode de vie contemporain.

Les modes de vie traditionnels ne portaient-ils pas déjà une approche « One Health » ?

A l’échelle de territoire, ne faudrait-il pas théoriser ces pensées et savoirs traditionnels en lien avec ce que la modernisation a pu apporter? Cette démarche pourrait contribuer à un ancrage et une lecture plus locale. Cela pourrait permettre de faciliter une appropriation culturelle et d’évoluer vers des modes de vie plus respectueux et plus fertiles.

En tant qu’individu et acteur d’un territoire, la transformation commence peut-être par un regard sur soi-même, sur son histoire et l’adaptation de ses pratiques à son milieu de vie.

Au niveau politique la transformation commence peut-être par la mise en œuvre d’une politique structurante ambitieuse à l’aide d’instruments comme le plan régional de santé-environnement.

Avons-NOUS, citoyens, professionnels et politiques, réellement la volonté d’incarner cette théorie « One Health » .


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